Quoi – me suis-je dit hier – nous n’avons toujours pas présenté l’unique concerto pour clarinette de Mozart? Remédions à cela tout de suite, en l’abordant par son mouvement le plus connu: l’adagio! Vous l’avez sûrement déjà entendu, ne serait-ce que dans le film Out of Africa.
D’abord un point sur l’instrument: la clarinette est un instrument qui a beaucoup évolué avant de trouver sa forme définitive au XIX° siècle, soit bien après l’écriture de ce concerto! A l’époque de Mozart, la clarinette est encore un instrument récent et peu connu, comme en atteste ce mot de Wolfgang à son père Léopold:
« J’étais hier soir à l’Opéra de Mannheim – J’étais assis au-dessus de l’orchestre – Il y avait tout un ensemble d’instruments à vent – Parmi ceux-ci, deux clarinettes – Père, vous ne pouvez imaginer la beauté du son de la clarinette ! »
Malgré sa place encore obscure, Mozart décide, quelques mois avant la fin de sa vie, de composer une oeuvre pour cet instrument nouveau au son si rond, doux et pur. Pas de chance pour les futurs compositeurs pour cet instrument: Mozart y mit tant de son unique talent que 220 ans plus tard, ce concerto est encore considéré comme un des plus hauts, si ce n’est le plus haut sommet pour un clarinettiste.
Quand on sait que ce concerto fut composé à peu près en même temps que la Flûte Enchantée et que le Requiem en ré mineur, on reste perplexe: comment un seul homme a-t-il pu, en si peu de temps, composer des oeuvres si longues et si géniales, dans des styles si différents…?
Régalez-vous!
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