En voilà un air bien triste… Qu’est ce qui peut bien rendre si sombre la pauvre Barberine? Et bien, elle a perdu… une épingle! Hors contexte, cela peut paraître étrange… En fait, il s’agit de l’épingle qui fermait une lettre proposant un rendez-vous galant, et qui devait être rapportée à l’auteur de celle-ci comme preuve qu’on avait l’avait bien lue… Barberine, la fille du jardinier, avait ainsi été chargée par le compte, destinataire de la lettre, de porter cette épingle à l’expéditeur (sa femme, se faisant passer pour une autre dans le but de confondre son mari…bref…); elle se trouve donc bien désolée de l’avoir perdue… Ce qui donne l’occasion à Mozart de composer l’un des airs les plus tristes qu’il lui ait été donné d’écrire, pour notre plus grand plaisir
Et voici les paroles de cet air de Barberine, avec un semblant de traduction:
L’ho perduta, me meschina! (je l’ai perdue, pauvre de moi!)
Ah chi sa dove sarà? (Ah, qui sait où est-ce qu’elle peut bien être?)
Non la trovo. L’ho perduta. (Je ne la trouve pas. Je l’ai perdue)
Meschinella! (Misérable moi! )
E mia cugina? E il padron, (Et ma cousine, et le patron)
cosa dirà? (Que vont-ils dire?)